La célébration de la Fête Dieu est relativement récente ; elle n’apparaît en effet qu’à partir du XIIIe siècle dans le diocèse de Liège en Belgique. Elle va prendre son essor au XVIe siècle : lorsque les Réformateurs vont mettre en doute la présence réelle du Seigneur dans le Pain de vie, le Corps du Christ. La hiérarchie catholique insiste alors fortement sur cette dernière. A la Fête Dieu l’on montre (d’où l’expression Monstranz) le Corps du Christ de manière ostensible (d’où le terme d’ostensoir). La Fête Dieu est l’affirmation, à travers une spiritualité du voir, de la présence du Christ dans le Pain de Vie. Cette expression, très fortement populaire, a parfois oublié le lien pourtant essentiel à l’eucharistie et à la dimension du mystère de Pâques de celle-ci.
Le concile Vatican II (1965), sans abandonner cette pratique, a souhaité mettre également en valeur la présence du Seigneur non seulement dans l’hostie mais aussi dans l’assemblée liturgique, Corps du Christ. L’Église catholique peut-elle, doit-elle continuer à proposer des processions dans les villages et les cités le jour de la Fête Dieu, est-elle capable de renouer avec cette pratique ?
C’est aux conseils pastoraux et aux équipes pastorales (le prêtre fait partie de ces deux instances officielles) de réfléchir, d’évaluer, de discerner.
Certaines communautés de paroisses ou des doyennés ont aussi décidé de proposer un rassemblement de toutes les paroisses pour vivre un temps fort.
Entre une démarche de néo-triomphalisme et une totale discrétion, un chemin peut se trouver pour la Fête Dieu.
Vouloir reconquérir les « brebis égarées » par des manifestions ostensibles est une illusion, car la déchristianisation est très profonde et bien complexe.
La Fête Dieu est finalement un appel à vivre l’évangile avec d’autres en trouvant des forces dans l’Eucharistie, sacrement montrant l’amour de Jésus pour la multitude.
François WERNERT, curé de St. Nicolas et St. Joseph