Aujourd’hui, on parle beaucoup de crises dans l’Église.
On nous dit qu’il y a une crise des vocations, une crise de la famille, une crise du mariage, une crise financière, une crise de la foi, une crise des abus sexuels, une crise de l’autorité et une crise des (écrivez la vôtre ici : une crise de …)
Bien qu’il y ait une multitude de choses intéressantes à dire à ce sujet, j’affirme que notre plus grande crise est une crise d’identité, et que ces autres crises ne sont que des symptômes de cette plus grande crise : nous avons oublié qui nous sommes et ce que nous sommes appelés à faire en tant qu’Église.
Le cas échéant, nous oublierons bientôt non seulement l’utilité de nos bâtiments, mais surtout pourquoi nous existons en tant qu’Église. (…)
La crise d’identité actuelle dans l’Église n’est pas différente de celle qui existait du temps de Jésus.
On dit que ce n’est pas tellement l’Église qui a une mission, mais plutôt que c’est la mission de Jésus-Christ qui a une Église.
Mais nous, nous avons si bien oublié notre appel essentiel à être missionnaires que nous sommes contentés de nous entretenir et de nous servir.
Au cours des cinquante années passées, les papes et les théologiens ont fréquemment insisté sur le fait que l’Église existe pour la mission.
Mais la plupart des catholiques voit la mission comme quelque chose que seul un petit groupe d’élus mène dans des terres lointaines, et beaucoup de paroisses, paralysées dans une culture d’entretien, ne s’attachent au mieux qu’à répondre aux besoins des paroissiens.
Comme Israël au temps de Jésus, nous sommes devenus les voleurs du peuple vers lequel Dieu nous a demandé d’aller, pour que son « salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre » (Is 49, 6)
Père James Mallon, Manuel de survie pour les paroisses,
Éditons Artège, Paris, 2015, pages 21-26